Club des ornithologues de Québec

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La tendance des populations de quatre espèces de strigidés au Québec

Objet : La tendance des populations de quatre espèces de strigidés au Québec basée sur des données que vous avez aidé à récolter et un petit rappel de soumettre vos données pour 2025 si vous ne l'avez pas encore fait

 

Chère participante, cher participant à l'Inventaire des hiboux nocturne,

Ce projet a été lancé au Québec en 2008 grâce à un soutien financier de Protection des oiseaux du Québec et de la Fondation TD des amis de l'environnement (TD FEF), ainsi qu'à un appui non financier d'Environnement et Changement climatique Canada. Il a été mis en place afin de fournir des données permettant de suivre l’évolution de la population de certaines espèces de strigidés dans le sud du Québec.

Je tiens à vous remercier très chaleureusement de vos efforts chaque printemps à dénombrer des hiboux, des chouettes et des nyctales le long de la ou des routes d’inventaire que vous avez adoptées. Grâce aux données scientifiques que vous avez fournies au fil des ans et au soutien du Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec, Danielle Ethier (scientifique principale à Oiseaux Canada) a pu récemment étudier la tendance des populations de la Chouette rayée, du Grand-duc d'Amérique, de la Petite Nyctale et de la Nyctale de Tengmalm à diverses échelles spatiales.

Les résultats de ses analyses ont récemment été publiés dans le Journal of Raptor Research dans un article intitulé Fifteen years of volunteer-led owl monitoring in southern Québec reveals fine-scale patterns in population abundance trends (« Quinze ans de suivi des hiboux par des bénévoles dans le sud du Québec révèlent des tendances des populations à une échelle fine »). (Voir le document ci-joint. Il est seulement disponible en anglais pour le moment, mais nous étudions la possibilité de rendre disponible via notre site web une traduction en français.) Les résultats montrent qu'à l'échelle du sud du Québec, la population de la Chouette rayée semble être en augmentation, celles du Grand-duc d'Amérique et de la Petite Nyctale semblent être en déclin, et celle de la Nyctale de Tengmalm semble être relativement stable (Figure 1). Bien que les tendances soient assez claires, actuellement celles-ci ne sont pas scientifiquement significatives. Toutefois, elles pourraient le devenir avec l'ajout de données supplémentaires au cours des prochaines années.

Figure 1
Figure 1. Estimations du pourcentage de variation annuelle et des intervalles de confiance (indiqués dans chaque légende) pour quatre espèces de hiboux dans le sud du Québec entre 2008 et 2023, à l'exception des années 2020 et 2021 en raison d'un échantillonnage incomplet.

 

Lorsque les données ont été examinées par parcelles de 100 km x 100 km (Figure 2), la tendance de la population de la Chouette rayée était positive dans toute l’aire de l’étude, tandis que celle de la Nyctale de Tengmalm était parfois positive et parfois négative, mais là encore, sans être significative sur le plan scientifique pour ces deux espèces. Toutefois, le Grand-duc d'Amérique a montré une tendance négative qui est scientifiquement significative dans 9 des 34 parcelles pour lesquelles on a assez de données sur l'espèce, et la Petite Nyctale a montré une tendance négative encore une fois scientifiquement significative dans 23 des 33 parcelles.

 

Figure 2
Figure 2. Estimations spécifiques à chaque parcelle de 100 km x 100 km des tendances de l’abondance relative entre 2008 et 2023 pour quatre espèces de hiboux dans le sud du Québec.

 

Au niveau des routes d’inventaires, les tendances étaient significativement positives pour la Chouette rayée sur un itinéraire, et significativement négatives pour le Grand-duc d'Amérique sur un itinéraire et pour la Petite Nyctale sur 20 itinéraires.

Rien de tout cela n'aurait pu être démontré sans votre aide. Merci.

On espère que les informations issues de ces analyses aideront les gestionnaires du territoire à travailler pour maintenir des populations de strigidés en bonne santé pour les générations futures. Cela sera facilité par le fait que les différentes échelles spatiales de l'analyse des données offrent un point de départ pour étudier les processus responsables de l’évolution observée des populations de ces quatre espèces de strigidés.

La publication termine en soulignant l'importance de continuer à surveiller les strigidés à l'aide du protocole standardisé actuellement utilisé dans le sud du Québec afin de déterminer si les tendances observées se maintiennent. Elle recommande également l'établissement d'un protocole d’inventaire adapté aux zones forestières du nord du Québec afin d'obtenir plus d’information sur la Nyctale de Tengmalm et sur le Grand-duc d'Amérique. Un tel suivi permettra également de suivre les populations de la Chouette épervière (Épervière boréale) et la Chouette lapone. Je suis heureux d'annoncer que le protocole pour ce dernier a été élaboré et lancé plus tôt cette année avec le soutien de TD FEF, et nous attendons avec impatience de voir ce que les données vont révéler.

Finalement, maintenant que les périodes d’inventaire pour les projets que je gère sont terminées, j'entame la validation des données. Si vous avez pu participer à l'Inventaire des hiboux nocturnes cette année, mais que vous n'avez pas encore pu soumettre vos données, ce serait formidable si vous pouviez le faire prochainement.

En vous remerciant encore pour votre aide, je vous souhaite de bien profiter de la fin de l'été.

 

Amicalement,

Andrew

 

 

Andrew Coughlan (il, lui / he, him)
Directeur adjoint - Québec et les provinces atlantiques  |  Associate Director, Québec and Atlantic
Oiseaux Canada  |  Birds Canada

acoughlan@oiseauxcanada.org  |  acoughlan@birdscanada.org
oiseauxcanada.org  |  birdscanada.org

 

Chez Oiseaux Canada, nous reconnaissons que les voix, le savoir, et les territoires Autochtones sont essentiels au bien-être des oiseaux et des écosystèmes. Nous soutenons les besoins et les aspirations des peuples autochtones et le droit qu’ils ont de prendre soin du territoire.

 


 

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